Les étoiles filantes

J'aurais dû m'en douter que les Perséides se voyaient mieux dans l'hémisphère nord. La constellation de Persée ne se lève qu'après 22h à la latitude de Hong Kong.

Vendredi soir, le 13, je suis sorti prendre une marche de minuit dans la jungle de Lamma.

Derrière le stand à tofu-dessert, j'ai pris le chemin qui longe le champ d'aubergines qui va jusqu'à la plage de la centrale électrique, car elle est juste à côté justement d'une central électrique (au charbon) qui alimente une bonne partie de la ville. C'était difficile de voir les étoiles, tant les lumières de la centrale scintillaient. J'y suis resté quelques instants, et j'ai repris le chemin vers l'autre plage, celle aménagée par le département du loisir.

La route entre les deux plages était en béton, assez large pour des camions (quelque chose que Lamma n'a pas, en général, sur ses routes), mais sans lampadaires. C'était ma première fois dans une jungle, la nuit, je me suis dit. Pas la jungle profonde, mais quand même. Une chance que j'ai amené ma grosse lampe Maglite, laissée dans l'appart par le locataire précédent.

Il y a trois ans, j'étais allé voir les étoiles au Mont St-Hilaire pour la fête de quelqu'un que je ne connaissais pas. C'était une belle soirée, même si j'ai fini par dormir sur le sofa de la cabane du centre de recherche/retraite McGill louée par l'amie de mes amis. Probablement que ça a été la meilleure récolte de tous les temps en étoiles filantes...

***

Hier soir, j'ai eu de la belle visite sur Lamma. Les amis avec qui j'étais venu sur l'île pour la première fois étaient de retour pour célébrer la fête d'une de nos amis. Ça me donne l'occasion d'émettre la réflection très profonde que, wow, les choses ont bien évolué en une année. Il y a dix mois à peine, je venais d'arriver à Hong Kong, sans emploi, pas certain si j'aurais une chance de revenir à mon ancienne job à Montréal. Et aujourd'hui, je pourrais me dire que, quoique ce n'a rien de la stabilité à Montréal, j'ai quelques assises solides sur lesquelles bâtir.

Je pense que mes amis savaient que j'aurais aimé que tout le monde reste, comme tout le monde savait que notre ami américain voulait ses smores. :D Mais bon, je pense que sur toutes les choses qu'on voulait collectivement, il y en avait certaines qui n'étaient compatibles avec les désirs de tous et chacuns. Le problème des groupes nombreux...

Ce « bon temps » comme la chanson des Cowboys frigants chantent, c'est peut-être maintenant et plus jamais ? Peut-être qu'en vieillissant, on devient moins flexible, moins ouvert sur notre conception du bonheur, des bons moments de la vie ? Un peu trop heavy là.

C'était le premier vrai get-together chez moi, en tout cas, je voulais dire. Et comme c'est pas si facile que ça se rendre à Lamma, je suis quand même content d'avoir pu rassembler tout le monde pour voir ces fameuses (ou foutues) Perséides, même si elles ne se sont pas du tout pointées, à cause surtout des lumières intenses des bâtiments autour de la plage publique (toilettes, etc.). On a quand même allumé un petit feu, qu'un gars qui travaillait p-ê pour le département du loisir nous a crié quelque chose qui nous a fait comprendre que c'était interdit et qu'il était la personne en position d'autorité icitte.

Le monde a quitté sur le ferry de 23h30, le dernier qui sort de Lamma de la nuit, avant celui du matin à 6h40. C'est dommage qu'il n'y ait plus de traversier de nuit, comme c'est le cas pour d'autres îles extérieures plus peuplées. Comme j'ai oublié mes clés prêtées à un de mes visiteurs, j'ai dû attendre le retour du ferry à 1h, quand un matelot me les apporta. Avec une note qui dit que c'était pour 沈先生 (M. Shen), une faute commune sur mon nom de famille, qui est 岑 (Cen -> Sam).

Je suis rentré chez moi à 1h10, épuisé, plein de sable sur toutes les parties de mon corps, et j'ai pris la douche que je voulais prendre une heure et demie auparavant. Je suis ensuite allé sur mon toit, chasser les étoiles filantes. Et j'en ai pas vu une seule, puisque le voisin shinait ses grosses lumières sur sa terrasse en brassant quelques parties de Mah jong.

Finalement, je pense que la conclusion serait qu'on a eu du bon temps, malgré le manque d'étoiles filantes. Quand je suis rentré, j'ai pensé à cette chanson populaire québécoise. Le band de garage de mon frérôt la joue, mais qui est probablement marquante pour les gens de notre génération, et étrangement (ou pas) aussi pour nos amis anglos néo-montréalais.

(Peut-être je me souviens de ma conversation en juin à Montréal avec une amie, qui en conclusion aurait pu se terminer sur la pensée que plus on recherche le bonheur, moins on le trouvera... Alors, eille, faut juste chiller un peu plus. En tout cas, c'est une réflection qui sera bonne pour plusieurs!)

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This page contains a single entry by Cedric published on August 15, 2010 10:50 AM.

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